Scottie Pippen, l'autre franchise player des Bulls

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La Air More Uptempo est de retour en version originale ce jeudi chez Basket4Ballers. Officiellement, il ne s'agit pas d'un modèle signature. Mais dans l'imaginaire collectif, cette silhouette et ses énormes inscriptions "Air" sont bien liées à Scottie Pippen.

Ce modèle fait partie des souvenirs forts de la carrière du numéro 33. Une carrière bien trop souvent menée dans l'ombre de Michael Jordan. 

Un lieutenant, Scottie Pippen ? Pas tant que ça. Retour sur la saison 1993-94, une campagne trop souvent oubliée, qui prouve pourtant que les grands Bulls des années 90 avaient bien deux franchise players. 

Le choc, la blessure et la domination

Le 6 octobre 1994, à la surprise générale, Michael Jordan quitte les parquets. Le choc est énorme à Chicago, et le timing est catastrophique, à quelques jours du début de la préparation. 

"C'était vraiment surprenant, et en y repensant, assez intense sur le plan émotionnel", se souvenait Pippen en 2014 pour le site officiel des Bulls. "Cela nous a tous pris par surprise, mais ça ne changeait rien à ce que nous devions faire. Nous devions nous concentrer sur la préparation d'une nouvelle saison."

Facile à dire. D'autant que Pippen entame la campagne avec une blessure à la cheville. Il manque 10 des 12 premières rencontres, et Chicago commence par 5 victoires et 7 défaites. Le numéro 33 revient et claque 29 points, 11 rebonds et 6 passes décisives contre les Suns. La machine est lancée ! Chicago enchaine 30 victoires en 35 sorties !

Accompagné par B.J. Armstrong et Horace Grant, Da Pip' remet ça lors du All-Star Game. Avec 29 points, 11 rebonds et 4 interceptions, il décroche le trophée de MVP du match. 

Quasiment MVP

Après cette pause, les Bulls continuent d'entasser les victoires. 55 au total ! C'est le troisième bilan à l'Est derrière New York et Atlanta. Pas le genre de saison qu'on réalise avec un lieutenant aux manettes. En quelques mois, Pippen est bien devenu un franchise player.

Il termine la campagne avec 22 points, 8,7 rebonds, 5,6 passes décisives et 2,9 interceptions de moyenne. Les spécialistes ne s'y trompent pas. C'est lui qui reçoit le plus de votes pour la All-NBA First Team et la All-Defensive First Team. 

Pour le titre de MVP, Pippen termine troisième, derrière Hakeem Olajuwon et David Robinson. La force du joueur des Bulls, c'est qu'il ne cherchait pas forcément cet honneur. 

"Je n'ai jamais pensé à essayer de gagner le titre de MVP. Je n'ai jamais pensé à essayer de faire des choses individuellement. Ce n'est pas mon jeu. Je n'aurais pas pu jouer comme ça. [...] Bien sûr, je voulais être un des meilleurs joueurs de la ligue, mais je voulais le faire en suivant mon style de jeu naturel."

En playoffs, les Bulls s'inclinent au second tour contre les Knicks, en sept matchs. Le combat est superbe, notamment marqué par un dunk légendaire de Pippen sur la tête de Patrick Ewing. 

Un vrai duo

Le bilan de la saison est clair. 

"Scottie a été le coeur et l'âme de cette équipe. Il a mis l'équipe sur ses épaules et a pris tous les gros tirs", expliquait son coéquipier Bill Wennington.

C'est donc bien un franchise player qui est né en 1993 à Chicago. Et c'est aussi pour ça que les Bulls ont été historiquement forts entre 1995 et 1998, lorsque le numéro 23 a fait son retour.

En 1996, Jordan et Pippen portent Chicago jusqu'à 72 victoires. En playoffs, pendant que His Airness fait entrer la Air Jordan 11 dans la légende, son camarade marque aussi les esprits avec la Air More Uptempo. Dans le jeu comme pour les sneakers, il y avait bien deux hommes forts à Chicago ! 

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